Amalia Rodrigues, une diva portugaise

Le fado ou l’âme du Portugal

« Le fado n’est ni gai, ni triste. C’est un épisode de l’entracte. L’âme portugaise l’a conçu quand elle n’existait pas et qu’elle désirait tout sans avoir la force de le désirer. C’est la fatigue de l’âme forte, le regard de mépris du Portugal vers le Dieu en qui il a cru et qui l’a aussi abandonné. » C’est ainsi que Fernando Pessoa définit le fado. Dérivé du « fatum » latin, le destin, ce chant porte en lui toute l’âme du Portugal et ce sentiment intraduisible : la saudade. C’est cette mélancolie, cette profondeur des sentiments et cette nostalgie que véhicule cette complainte populaire.

Le fado a vu le jour dans les bas-fonds de Lisbonne, dans les quartiers pauvres où se mêlaient des gens d’origines ethniques bigarrées luttant ensemble pour survivre. Le fado s’est ainsi chargé de fatalisme, de fierté et d’énergie. Dans la manière de chanter le fado, on retrouve le râle, la voix qui s’attarde des Africains du Nord. On dit que la manière de construire une strophe est héritée d’Europe centrale. Certains historiens prétendent que le fado est né au Brésil au moment où la cour portugaise y était en villégiature, d’autres qu’il serait un antique chant de marins… 

Amalia Rodrigues, l’ambassadrice du fado

Qu’importe son origine, pour nombre de Portugais, le fado est l’un des emblèmes du pays. Et le Portugal peut compter sur une charismatique ambassadrice : Amalia Rodrigues.

La diva, dont on a célébré en 2020 les 100 ans de la naissance, est l’incontournable interprète du fado portugais. Une musique qu'elle-même comparait à l'amour. « C'est un sentiment qu'on ne peut expliquer », déclarait-elle dans une interview donnée en 1967 pour une télévision française. « C'est aussi une sorte de complainte, notre façon à nous portugaise de le faire. »

Amalia Rodrigues, 40 ans de carrière

Si son talent est rapidement évident, le succès était loin d'être acquis pour Amalia Rodrigues. Née durant l'été 1920, elle est la cinquième d'une famille comptant neuf enfants. Élevée par sa grand-mère maternelle très stricte et religieuse, elle quitte très vite le chemin de l'école pour aller travailler à l'usine. « J'ai commencé à chanter à six, sept ans, dans la rue, un peu partout... J'étais pauvre, très pauvre, je n'avais rien de rien. Les gens me disaient : pourquoi vous ne chantez pas pour gagner de l'argent, vous seriez une grande artiste ? Mais moi je n'y croyais pas. » Malgré tout, une dizaine d'années plus tard, à la fin de son adolescence, celle qui est désormais considérée comme la reine incontournable du fado, se laisse convaincre par un ami d'être auditionnée par le patron d'un club dédié à ce genre. Il l'embauche sur le champ.

La suite ? Ce sont 40 ans de carrière, 170 disques enregistrés. Et des concerts sur les plus grandes scènes du monde parmi lesquelles Paris et son Olympia. Seule ombre au tableau, ses liens assez troubles avec le régime du dictateur Salazar. Ils lui vaudront un retrait de la scène suite à la révolution des Œillets de 1974. Il faudra attendre une dizaine d'années avant son retour. Il faut dire qu'Amalia Rodrigues est l'une de ces rares artistes à incarner toute une culture voire même un pays. Sa mort à l'âge de 79 ans à l'automne 1999 provoque d'ailleurs un choc immense, à tel point que la décision est prise de transporter la dépouille de la chanteuse au Panthéon national de Lisbonne, faisant d'elle la première femme à y entrer. 

L’héritage d’Amalia Rodrigues

Aujourd’hui Amalia Rodrigues reste une icône dans son pays pour avoir popularisé le fado dans le monde entier. Son œuvre a inspiré plusieurs générations d’interprètes bien au-delà du territoire lusitanien. Des chanteurs et chanteuses actuels, néo-fadistas, revendiquent sans complexe leur part de tradition et de liberté créative. Si vous faites escale à Lisbonne, ne manquez pas de visiter l’ancienne maison d’Amalia Rodriguez transformée en musée, rua de São Bento, au cœur de la capitale portugaise. Et n’oubliez pas que tout voyage au Portugal mérite une soirée dédiée au fado, pour ressentir la saudade, l’âme du pays !

Crédits photos : © Presse750 © Hagen411

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