Tout savoir sur le canal du Panama : un voyage historique entre scandale et prouesses d’ingénierie

 

Prouesse technique, financement rocambolesque, enjeux diplomatiques et commerciaux… le canal de Panama raconte de façon emblématique les utopies du XXe siècle. Construit par les Américains après une tentative française malheureuse, le canal de Panama, qui relie à partir de 1914 les océans Atlantique et Pacifique, a bouleversé le commerce maritime mondial. Élargi en 2016 après 9 ans de travaux pour s'adapter aux forts tonnages des navires d'aujourd'hui, il rebat une nouvelle fois les cartes du transport international.

Le canal interocéanique : un vieux rêve

L'idée d’un canal interocéanique remonte à l'époque des conquistadors qui avaient identifié l'isthme de Panama comme le passage le plus étroit en Amérique centrale. Charles Quint avait ordonné en 1534 des études pour un canal qui éviterait aux navires espagnols d'avoir à contourner l'Amérique du Sud par le cap Horn. Si le percement d'un canal pour relier l'Atlantique et le Pacifique était régulièrement évoqué, c’est en France que le projet prend vraiment corps à la fin des années 1870. En 1869, le canal de Suez, construit en dix ans sous les ordres de Ferdinand de Lesseps, rend soudain envisageable ce qui ne fut longtemps qu’une utopie.

Canal de Panama : histoire d’un scandale français

En 1879, un congrès de la Société de Géographie de Paris examine les propositions. Après des jours de discussion, Lesseps met tout son poids pour convaincre les délégués de choisir la zone la plus étroite du Panama et imposer, contre l’avis de tous les ingénieurs, un projet de canal à niveau sans écluse. Son coût est estimé à 1 200 millions de francs, la durée des travaux à 12 ans. Pour ne pas affoler les créanciers, Lesseps annonce un devis tronqué de moitié et huit ans de chantier. Le ver est déjà dans le fruit.

En 1881, les travaux commencent et rencontrent mille embûches : reliefs sous-estimés, patchwork géologique, séisme, problème titanesque des gravats, sans oublier la malaria, la fièvre jaune et les dysenteries qui causeront 6 000 morts. De nouvelles obligations sont régulièrement émises, mais leur achat s’essouffle. Devant l’irréalisme du projet initial, les ingénieurs forcent Lesseps, en 1887, à revenir à un projet de canal à écluses. Mais les banques lâchent la Compagnie qui fait banqueroute en 1888 : 85 000 petits porteurs sont ruinés.

Le « scandale de Panama » éclate peu après, quand la presse révèle que la Compagnie a soudoyé parlementaires et journalistes pour lancer une ultime émission d’obligations. Parmi les condamnés figurent notamment Lesseps et Eiffel.

Un canal américain

La concession est vendue aux Américains en 1903 pour seulement 40 millions de francs, au lendemain d'une guerre civile en Colombie qui a pour conséquence l'indépendance du Panama qu'ils ont favorisée. Instruits par l'échec français, les États-Unis considèrent qu'une entreprise de ce genre, très coûteuse et très risquée, ne peut être conduite que par les pouvoirs publics. Ils trouvent aussi une solution aux épidémies meurtrières en chassant les moustiques. Écluses et tronçons sont élargis et approfondis pour permettre la traversée des navires de guerre américains, calibrant ainsi la taille des navires marchands pendant un siècle. Le canal est inauguré le 15 août 1914, sans faste en raison de la guerre en Europe.

Le Panama au cœur d’enjeux stratégiques

Enfin de s'assurer du contrôle total du canal, les États-Unis s'octroient une concession à perpétuité et la souveraineté sur une zone large de 8 km de chaque côté du tracé, ainsi qu'un droit d'ingérence dans les affaires panaméennes. Une situation de colonie américaine contestée par les Panaméens. La zone sera abolie en 1979 et le Panama redevient pleinement propriétaire du canal en 1999. Entre-temps, il y aura eu l'invasion américaine du pays, l'opération « Juste cause » contre le dirigeant militaire Manuel Noriega, officiellement pour protéger la neutralité du canal.

Le canal raccourcit les traversées maritimes

Un bateau reliant New York à San Francisco parcourait auparavant 24 500 km via le cap Horn, il en fait seulement 9 700 en choisissant le canal de Panama. Ce raccourcissement considérable des distances et des temps de navigation a modifié le commerce maritime mondial. Les Panaméens, redevenus maîtres chez eux en 2000, ont décidé par référendum d’agrandir le canal. Les chenaux ont été élargis et approfondis, de nouvelles écluses ont été réalisées et deux ensembles de bassins de rétention d’eau ont été créés, l’un côté Pacifique et l’autre côté Atlantique. Depuis 2016, après neuf ans de travaux, le canal peut être emprunté par des bateaux de plus de 360 m de long. Signe des temps, c'est un porte-conteneur chinois qui a été le premier à s'y engager le 26 juin 2016.

Crédits photos © Loki Baho, ©SL, © Galinasavina

Du Panama à Paname

En 1906, le président américain Théodore Roosevelt visite le chantier. Pour rendre hommage aux ouvriers, il arbore le même couvre-chef qu’eux, un chapeau souple et léger que l’on surnommera le « Panama Hat ». Ce chapeau traditionnel devient un symbole d'élégance et la mode se propage jusqu’à Paris. Oubliés les millions perdus et le scandale… partout on voit fleurir le petit chapeau tressé. Et c’est ainsi que Paris devient « Paname », la ville où il fallait porter un panama pour être élégant.

Panama chapeau

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