Laos : portrait d’un pêcheur du Mékong

Les villageois riverains du Mékong cultivent, pêchent et vendent inlassablement leurs produits sur l’eau. Quand le niveau du Mékong varie, ils changent simplement d’endroit. Leurs maisons flottantes leur permettent de s’adapter aux caprices de ce milieu naturel. Au Laos, le seul pays de la péninsule indochinoise à être dépourvu d’accès à la mer, on considère le Mékong comme une véritable mer intérieure, source alimentaire irremplaçable grâce aux poissons de ses eaux. Une ressource essentielle qui fait vivre nombre de pêcheurs. Artère vitale du pays, on surnomme le Mékong « la mère des eaux », celui qui donne la vie. Portrait d’un de ses habitants, le pêcheur Plui. 

Plui, pêcheur à Vientiane

Les rives du Mékong ne se limitent pas à la vie rurale puisque le fleuve borde aussi la capitale laotienne, Vientiane. C'est d'ailleurs là qu'il atteint sa plus grande largeur. Ce sont dans ces eaux grises légèrement teintées de bleu qu'oscille avec assurance la longue barque de Plui. Son prénom se prononce comme la pluie et il me l'explique non pas en français mais en anglais. C'est là l'un des nombreux paradoxes de ce pays. 

Plui a 37 ans et a grandi avec le Mékong : « Je suis né dans un village à l'extrême sud du pays, tout près des cascades de Khone Pha Pheng. C’est là que j'ai appris à pêcher dès l'âge de dix ans. » Une pêche dangereuse dans des rapides qui défilent sur 10 km près de l'île de Khone. Les plus belles prises se font pendant la mousson quand le Mékong arrache les pièges en bambou et que chacun est obligé de se jeter dans le bouillon d'eau rugissant pour ramener à la pointe du couteau suspendu à une corde des poissons dont certains  peuvent valoir jusqu'à 6 € pièce dans les meilleurs restaurants du coin. « Mais ensuite mon père, pêcheur également, est mort dans la cascade et on a rejoint de la famille près de Vientiane », raconte-t-il.

Il retrouve dans la capitale le Mékong si cher à son cœur et continue de pêcher. Finies les cascades, place à la pêche au filet qui est celle qui se pratique à 80 % au Laos suivie par la pêche à la nasse. Son embarcation est une pirogue où il faut être digne d'un funambule pour rester debout. Un jeu d'enfant pour Plui, pêcheur aguerri surtout habitué aux forts courants. Je désigne tout au fond ce qui semble être le moteur du bateau. Il rit. « C'est un moteur de Nissan que j'ai récupéré. » Ça aussi c'est le Laos. Un pays où rien ne se perd, tout se transforme. 

« Pêcher ici, je l'ai appris en observant les autres. C'est plutôt simple, il faut juste être agile et patient et ça, je sais faire ! » Tous les jours, sans un seul de repos (sauf en cas de mariage), il conduit son scooter jusqu'à la rive du Mékong la plus proche et arpente le fleuve jusque dans le centre de la capitale. En face, on aperçoit distinctement les temples rutilants thaïlandais. « Comme, c'est la saison sèche, il faut pagayer pour s'approcher des bancs de sable. » Il navigue vers sa cible donc à la rame et coupe le moteur. Il sort un filet extrêmement bien plié et très lourd qu'il porte à bout de bras. « Si c'est mal plié, il ne se déploie pas quand tu le lances, » explique-t-il. Joignant le geste à la parole, il balance à l'eau cet entrecroisement de mailles et quand le tout retombe, le filet encercle un poisson.

« Le plus dur, c'est de ramener le filet, le replier et recommencer. Parfois je reste trois heures, parfois cinq si je n'ai rien pêché de suffisant pour les miens. » Car la revente n'est plus le but principal de son activité. Les pêcheurs sont ici trop nombreux pour que le poisson devienne une marchandise de valeur pour tous. Sur le Mékong, son activité n'a plus que la primaire et ô combien primordiale des vocations : nourrir sa famille. Outre sa mère et ses deux sœurs plus sa famille chez laquelle il vit depuis des années à Ban Nong, Plui est désormais marié et père de deux jeunes enfants. « Mon travail, c'est pour ma vie. Pas pour faire de l'argent, juste vivre. » 

Crédits photos © kamchatka © Sutiponmm

Plui, pêcheur du Mékong

Plui a 37 ans. Originaire d’un petit village au sud du Laos, il vit désormais à Vientiane avec toute sa famille. Il pêche sur le Mékong depuis l’âge de 10 ans. Comme son père avant lui, cette activité lui permet de nourrir sa famille.

pêcheur du Mékong

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