Le Peter’s Bar à Horta

Le Café Sport, rendez-vous des marins aux Açores

Un bar mythique aux Açores

À première vue, c’est un bar comme les autres : deux comptoirs surplombés d’étagères remplies de whiskies et de gins. Et pourtant, bar unique, centenaire, à la fois débit de boissons et point de rencontre pour les navigateurs de l’Atlantique, le Peter’s Bar est un véritable mythe aux Açores. Dans ce bar d’Horta, on peut boire, manger, visiter le musée au premier étage, partager les souvenirs des illustres marins qui s’y sont arrêtés, acheter des cartes postales et en recevoir si votre navire est amarré dans le port, discuter de la météo marine, partager ses mésaventures et ses faits de gloire… Bref tout est possible au Peter’s Bar ! Depuis cent ans, le Peter Café Sport est devenu un lieu incontournable pour les marins de tous horizons qui traversent l’Atlantique.

Le Peter Café Sport à Horta (plus connu par les marins sous le nom de Peter’s Bar), a fêté son centenaire en 2018. L’établissement est décoré de pavillons du monde entier, offerts par les navigateurs de passage. Fondé par Henrique Azevedo (Peter, renommé ainsi en raison de sa ressemblance avec le fils d’un officier britannique avec lequel il avait travaillé pendant la guerre), ce bar reçoit des marins, des plaisanciers et des touristes venus des quatre coins de la planète. Aujourd'hui, après la mort du patriarche en 2005, l'affaire est toujours entre les mains de son petit-fils, José Henrique Azevedo. Et sera ensuite dans celles de ses trois enfants, qui, fraichement diplômés, viennent d’intégrer fièrement l’affaire familiale.

À l’origine, Ernesto, l’arrière-grand-père de José Henrique, avait ouvert à la fin des années 1880, une petite échoppe qui vendait des boissons et de petits objets d’art sur le site surplombant le port d’Horta aux Açores. Jeune homme, son grand-père a ouvert le café d'à côté en 1918 et l'a appelé Café Sport parce qu’il adorait le football, le tennis et le waterpolo.

En raison de la situation géographique d’Horta, et plus généralement des Açores, les marins des navires marchands, des sociétés de communication (les Açores constituent une plaque tournante pour les câbles sous-marins transatlantiques), puis des baleiniers se mirent à fréquenter assidument ce bar chaleureux. D’autant qu’en plus de leur proposer nourriture et boisson, Henrique et José les aidaient à obtenir des papiers administratifs, à changer de l’argent ou à réparer de petites avaries sur leurs bateaux. Rôle de soutien pleinement joué ces derniers mois encore, auprès des marins qui ne trouvaient plus de port où mouiller en pleine pandémie de Covid-19. Autrefois, le café faisait office de poste restante pour les marins de passage. Aujourd’hui encore, au panneau d’affichage en bois sont toujours épinglés des notes, des télégrammes et des lettres qui attendent que quelqu’un vienne les réclamer.

Peter était un grand collectionneur de scrimshaw, ces illustrations gravées sur les dents des cachalots. Il a installé un musée de ces artefacts au-dessus du bar et Jose continue aujourd’hui d’agrandir la collection. Les plus anciennes pièces représentent des scènes de chasse à la baleine et parmi les plus récentes, on reconnaît les portraits de marins connus (Tabarly, Chichester...). À ne pas rater non plus, le livre d’or, où l’on trouve les traces du passage au Peter’s Bar des plus grands aventuriers de l’Atlantique : Joshua Slocum, Alain Gerbault, Connor O’Brien, le capitaine R. D. Graham, Knud Andersen, Marjorie Peterson ou encore Marcel Bardiaux. Des visiteurs aussi illustres que ce bar !

Crédits photos : © Cafe Sport